Bien chers collègues
En tant que Présidente de la Fédération Nationale des Marchés de France, il m’arrive parfois de me demander si nous, marchands de plein vent, ne devrions pas revendiquer une place dans le gouvernement ! Après tout, nous sommes les champions du renouvellement : chaque semaine, des nouveau marchés, des nouveaux produits ,des nouveaux clients ,des nouveaux voisins, tout pareil à la sainte valse de nos élus !!!
Je vous avoue que ces derniers mois, je suis passée par un véritable tourbillon politique. À peine nous avons-nous eu le temps de nous familiariser avec le nom de l’avant dernière ministre du commerce, qu’une autre remplaçante débarque, fraîchement nommée, prête à bousculer les priorités du secteur. Mais hélas, aujourd’hui les valises sont prêtes !!
Si ce n’est pas du changement permanent, je ne sais pas ce que c’est ! Et entre chaque rotation ministérielle, l’impact sur nos marchés de plein vent est loin d’être anodin.
Mais avant d’aborder le côté sérieux de cette situation, laissez-moi vous rappeler une vérité immuable : sur les marchés, on sait faire face à l’imprévisible ! On doit jongler avec la météo, les grèves, et bien sûr, les décisions politiques qui tombent comme une averse un jour de marché. Nous avons appris à faire avec l’imprévu, à nous adapter à tout et à ne jamais, jamais, laisser un client repartir sans son fromage… ou son saucisson !
Cependant, en toute franchise, le changement incessant de ministres ne rend pas les choses faciles. Les orientations politiques se modifient à la vitesse d’un étal de légumes en plein été, et nous, acteurs de terrain, nous devons constamment ajuster nos stratégies. La stabilité, si elle est essentielle pour tout secteur économique, semble être devenue un luxe. En conséquence, chaque nouveau ministre apportant sa propre vision, nous devons sans cesse expliquer nos enjeux, rappeler l’importance des marchés pour l’économie locale et l’emploi.
L’impact ? L’incertitude se traduit par une multiplication des démarches administratives, des réformes et des ajustements qui, souvent, ne prennent pas en compte la réalité du terrain. Nos commerçants, nos producteurs, nos artisans, sont là, tous les jours, prêts à servir les Français, mais ont besoin de prévisibilité pour continuer à faire vivre nos marchés.
Alors, chers adhérents, soyez assurés que notre fédération ne baisse pas les bras ! Nous continuons à défendre avec ferveur et détermination la place des marchés de plein vent dans le paysage économique français. Même si le ministère change plus vite que la météo, notre engagement reste solide, et nous nous battons chaque jour pour que nos marchés continuent à prospérer, quelle que soit la tempête politique qui souffle.
Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, un ministre viendra sur notre marché pour acheter un peu de fromage, et en discutant avec vous, il finira par comprendre que les ministres, aussi nombreux soient-ils, ne doivent jamais oublier qu’un marché, c’est avant tout une histoire de terrain, de proximité et de passion.
Nous comptons sur vous, comme toujours, pour faire vivre nos marchés, et nous continuerons, ensemble, à faire entendre nos voix dans les couloirs du pouvoir.
Avec toute ma confiance et mon soutien,
Monique Rubin
Présidente de la Fédération Nationale des Marchés de France
