La Fédération Nationale des Marchés de France compte parmi ses adhérents, de très nombreux agriculteurs qui commercialisent leurs produits directement sur les marchés tout comme des commerçants et artisans qui s’approvisionnent au plus local, chez les producteurs, maraîchers, ostréiculteurs, pêcheurs, éleveurs, fromageries…
Cette variété, cette diversité, cette proximité participent à la confiance et l’engouement de la population pour nos marchés.
Nos bourgs et nos campagnes reconnaissent l’importance des marchés pour leur population tant retraitée que plus jeune, sans gros moyens, voire même en précarité, et surtout souvent sans possibilité de mobilité.
Avec l’interdiction des marchés dans les grandes villes, banlieues ou quartiers, lors du premier confinement, notre Ministre, comme les maires ont dû admettre que les marchés constituaient de manière essentielle, voire vitale l’approvisionnement des populations des milieux les plus populaires.
Lorsque, aujourd’hui, ce même ministre Monsieur Bruno LEMAIRE annonce, pour faire face à la hausse des prix, un « trimestre anti-inflation », dispositif négocié par le gouvernement, financé grâce aux marges des distributeurs à qui il « leur en coûtera des centaines de millions d’euros »,
DE QUI SE MOQUE-T-ON ??
Bravo pour la Publicité gratuite en faveur des financiers de la distribution ! Il s’agit là ni plus ni moins d’un appel à consommer uniquement dans la GMS, au mépris de l’existence difficile et nécessaire, des efforts économiques de ces commerçants, artisans et producteurs qui constituent le cœur de nos marchés, de nos villes et villages.
Pourtant, ils existent ! Les Français considèrent que les artisans, commerçants et restaurateurs dynamisent et animent les territoires (89 %) ; qu’ils sont créateurs de lien social (88 %) ; qu’ils assurent des débouchés aux producteurs locaux (85 %) (Enquête 2020 CSA-CGAD).
Ce « Trimestre anti-inflation » est un appel à vider les centres villes, à inciter fortement les consommateurs à acheter en périphérie des produits industriels à bas coût et faire abstraction des règles élémentaires préconisées par la crise énergétique et la transition écologique !
Imaginer que les plus faibles formes de nos commerces disparaissent du paysage économique, c’est valider un nouveau règne, un ordre nouveau : celui de l’argent, du mépris, et de l’ignorance de l’humain !
Nos marchés, antidotes de ces postures, continuent à offrir le vrai lien, celui des contacts, des échanges et surtout de la parole !
Quant au chèque alimentaire, l’Arlésienne !!!
Idée proposée par la convention citoyenne comme dispositif permettant aux plus modestes d’acheter des produits alimentaires issus de l’agriculture biologique ou de circuits locaux et qui semble réapparaître !
Dès le mois de janvier 2021, la Fédération des Marchés de France avait fait la proposition de l’étendre aux produits vendus sur les marchés. De nouveau en avril 2022, nous avions réitéré cette proposition auprès du ministère, sans aucun retour !
Les marchés s’intègrent parfaitement dans cette perspective de développement durable, environnementale et sociétale qui doit impérativement être mise en application pour parfaire« le mieux vivre et mieux vivre ensemble », indispensable aux futures générations et doivent être les acteurs de l’augmentation de la consommation qui fera grandir l’économie sociale et solidaire !
Monique RUBIN
Présidente, Fédération Nationale des Marchés de France