Discours de Monique Rubin pour le 1er mai à la Mairie de Paris

Madame la Maire, Chère Anne,

Chère Olivia, Cher Emmanuel,

Monsieur le président cher Stéphane,

Mesdames, Messieurs les présidents,

Bien chers collègues,

Sans minimiser l’avalanche de difficultés que connaissent les commerçants indépendants depuis plusieurs années allant de la récurrence des manifestations de contestation, de l’inflation et des problèmes d’approvisionnement aux coûts des énergies, je dois avouer mon admiration face aux efforts réalisés par tous les professionnels que nous représentons, efforts pour assumer de façon efficace, organisée, moderne et sûre, l’ensemble de leurs responsabilités. Car au quotidien, ils font preuve d’optimisme et de détermination à relever leurs propres défis dans leurs secteurs d’activités respectifs.

Et le premier et incontournable challenge est bien celui d’approvisionnement de la population parisienne !

Tous ces produits présentés aujourd’hui devant nous, à titre de symboles caractéristiques de nos professions, sont comme chaque année, sans aucun doute, ce qui se fait de mieux, non seulement à PARIS mais aussi en France !

La fédération nationale des marchés de France est fière d’être aux côtés de tous ces professionnels qui contribuent au quotidien à honorer cet héritage essentiel pour notre nation.

Les marchés parisiens jouent un rôle de plus en plus déterminant dans l’approvisionnement des consommateurs, mais aussi et surtout, au cœur de la vie parisienne. Ils sont des lieux de convivialité et d’échanges qui contribuent non seulement au dynamisme économique de notre capitale mais aussi au choix d’une qualité de vie déterminante en ces périodes difficiles !!

Il revient aux pouvoirs publics, avec tous les acteurs concernés du secteur, de préserver un dispositif commercial où toutes les catégories de professionnels indépendants et responsables doivent pouvoir continuer d’exister pour répondre aux besoins, si diversifiés, des consommateurs.

Dans ce sens, une évolution négative serait un recul de civilisation, de qualité de vie.

C’est la raison de la colère de notre fédération face aux propositions de Monsieur le Ministre concernant le trimestre anti inflation adoubé par la Grande Distribution (GMS) !

Ce « Trimestre anti-inflation » est un appel à vider les commerces indépendants et les marchés, à inciter fortement les consommateurs à acheter en périphérie des produits industriels à bas coût et faire abstraction des règles élémentaires préconisées par la crise énergétique et la transition écologique !

Sur nos marchés, nous n’avons jamais attendu les consignes ministérielles ! Tout comme M. Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, le panier au prix le plus intéressant, c’est notre ADN, nous sommes tout à fait en capacité d’offrir à nos clients le meilleur, dans une fourchette de prix incomparable !

Plus de transparence et une protection concertée de tous les acteurs, fournisseurs et distributeurs, permettront de préserver la multiplicité et la variété de notre modèle diversifié de distribution en assurant les couts et la qualité des produits que les clients sont en droit d’attendre.

Ensemble, avec vos équipes, en collaboration étroite avec les délégataires, nous avons besoin de projets crédibles, sérieux et responsables, de projets qui portent nos valeurs.

Nous devons prendre conscience que les conditions de travail que nous créons aujourd’hui feront le monde de demain ! Le pari sera gagnant à condition de ne pas mésestimer le rôle et les missions qu’auront à tenir les professionnels des marchés parisiens, leurs fédérations et les services de l’état !

Nous ne pouvons plus accepter que certains marchés des portes deviennent des zones de non droit où la violence est à son paroxysme !

Le respect de notre travail, de nos identités, de nos cultures : voilà les sources qui doivent assurer la considération de notre collectif commercial et la continuité de nos traditions !

Au travers des luttes historiques et mouvements de contestation, la liberté d’expression a toujours cohabité, dans la capitale avec la liberté du commerce et d’entreprise. Nous vous remercions, Madame la Maire de veiller auprès du Préfet de police à ce que les deux soient bien respectées.

Mesdames, Messieurs, Très chère Anne, en ce premier Mai, nous adressons nos vœux à chacune et à chacun d’entre vous et, au-delà, à toutes celles et à tous ceux que vous représentez. Des vœux attachés à ce muguet qui passe de sa création par Apollon pour ses muses dans la mythologie grecque, aux larmes de sang de la vierge Marie transformées en clochettes blanches dans la tradition chrétienne, jusqu’aux Celtes qui y trouvaient un emblème pour fêter Beltaine, symbole du renouveau de la nature pour enfin devenir le porte bonheur associé à la fête du travail célébré et respecté chaque 1er Mai !

Et c’est vraiment cette culture, ce respect de la valeur travail qui doit être mis en avant aujourd’hui Nous devons féliciter tous ceux qui honorent le travail sur nos marchés :

Ceux qui entreprennent, ceux qui créent du travail pour eux-mêmes et pour les autres, ceux qui contribuent à la solidarité sociale à la française, ceux qui effectuent le travail en donnant le meilleur d’eux-mêmes et ceux qui font évoluer la société, sans oublier de saluer ceux qui ont fini de travailler (ou presque) très souvent après 64 ans dans nos activités, et qui méritent largement toute notre considération car leur travail a été un véritable enseignement.

Dans l’attente des jeux olympiques qui apporteront à notre capitale une forte fréquentation touristique et à notre pays un rayonnement mondial, dans l’attente du temps où les marchés parisiens retrouveront Notre Dame dans toute sa beauté, nous souhaitons que ce muguet éclaire nos horizons pour que nous puissions enfin sortir de cet univers de l’inhumain…  En Ukraine, comme dans le reste du monde.

Je vous remercie de votre attention.