Article Dauphiné libéré
Le combat quotidien des marchés en Drôme et en Ardèche
Le syndicat des marchés de France pour la Drôme-Ardèche a fait le bilan d’une année entre succès et problématiques.
« Nos commerçants non sédentaires font vivre les marchés de nos villes et de nos villages. » Ces mots de la présidente Monique Rubin donnent le ton des débats de l’assemblée générale du syndicat des marchés de France pour la Drôme-Ardèche, qui s’est tenue à Alixan. L’occasion de revenir sur les succès et difficultés.
Succès fou du marché des enfants à Valence
Monique Rubin a mis l’accent sur le marché solidaire : « Une opération lancée avec Valence Romans Agglo, place de la Paix à Valence. Au lieu de jeter en fin de marché, on récupère ce qui est encore consommable pour le donner à l’épicerie solidaire, qui le redistribue. On souhaite pouvoir étendre cette action à d’autres lieux. À nous de nous mobiliser et montrer que les marchés ont du coeur. » Autre succès valentinois qui a fait des émules dans la France entière : « Le marché des enfants lors du Valence en gastronomie festival. Un succès colossal avec plus de 1 100 jeunes participants, mais une organisation très lourde. » Sur le même thème, la secrétaire Déborah Scheinine a voulu retenir « l’animation M ton marché avec le chef étoilé Baptiste Poinot venu cuisiner en direct sur la place des Clercs à Valence ».
Points de discorde à Montélimar
Au nombre des problématiques, le maire et hôte du jour Jean-Claude Duclaux a évoqué son marché créé pendant la crise sanitaire. « Il remporte un succès important. Mais nous avons limité à des producteurs locaux, et nous sommes à la recherche d’un boucher, d’un poissonnier et un fromager. » À Montélimar, des points de discorde apparaissent avec la municipalité. « Le marché est réparti entre plusieurs places, qui ne sont plus liées entre elles, cela ne peut pas fonctionner ainsi. » Monique Rubin a chéri en évoquant l’épée de Damoclès qui pend au-dessus de la foire mensuelle : « Elle s’était dégradée [ en centre-ville, NDLR], mais aujourd’hui installée sur la place d’Armes [ au nord des Allées provençales, NDLR], elle attire de nouveau une clientèle populaire. Les commerçants, une centaine, sont contents d’y être. La mairie veut supprimer ce rendez-vous. En tant qu’organisation professionnelle, on a quand même notre mot à dire ! » Contactée, la Ville assure qu’il est « trop prématuré » pour parler de suppression. « Elle n’est pas prévue. » Cependant, « une réflexion est lancée concernant son périmètre et ses forains. Des rencontres avec les exposants sont prévues dès le mois prochain. »
La présidente du syndicat en a appelé aux élus face à la recrudescence des vide-greniers : « On voit leur explosion, ils sont plus de 50 000 en France. Il n’y a plus aucun respect de la réglementation, certains deviennent des lieux de non-droit, sans aucun contrôle. »
Clarisse ABATTU
https://www.ledauphine.com/economie/2022/01/19/le-combat-quotidien-des-marches-en-drome-et-en-ardeche